Deuxièmes journées académiques de l’IRN/COUNT :  30 enseignants chercheurs en conclave à l’Iea de Saint-Louis.

Deuxièmes journées académiques de l’IRN/COUNT : 30 enseignants chercheurs en conclave à l’Iea de Saint-Louis.

L’Institut d’études avancées de Saint-Louis du Sénégal (Iea), dirigé par le Professeur Babacar Fall, organise pendant deux jours et en étroite collaboration avec l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, l’Ucad et le l’Irn Count (International Research Network), les deuxièmes journées académiques axées sur le thème « Les chiffres et les recherches en Afrique francophone : Progrès et Défis ».

 

Les travaux se déroulent depuis hier dans les locaux du centre de recherches et de documentation du Sénégal (Crds) dans le cadre d’un thème global intitulé « Chiffrer et classer en situation coloniale et post coloniale. Afrique francophone 19ème-21ème siècles ».

 

Le Pr Babacar Fall, Directeur de l’Iae de Saint-Louis, a rappelé que l’International Research Network financé par le CNRS s’intitule COUNT, « Chiffrer et Classer en Afrique francophone, des origines au 21ème siècle : Cameroun, Côte d’Ivoire, Madagascar et Sénégal » et couvre la période 2023-2027.

 

Selon M. Fall, il s’inscrit dans une recherche plus vaste visant à préciser le rôle de la colonisation dans cette généralisation des usages et des mésusages des chiffres.

 

Il entend préciser, a-t-il poursuivi, les pratiques et les usages impériales des statistiques, par les institutions et par les acteurs et actrices, « il entend aussi, à contrario, savoir comment la conception et les usages des chiffres de la période antérieure à la colonisation influencent et se retrouvent dans les statistiques coloniales, puis post coloniales ».

 

Pour le Pr d’Histoire à la Fastef de Dakar, Babacar Fall, il s’agit de savoir comment ces chiffres sont fabriqués et ce qu’ils nous disent de la relation coloniale/pré et post coloniale et des sociétés qu’ils sont censés représenter, « il s’agit aussi de préciser quels sont leurs limites et leurs biais ».

 

Dans le même sens, Dr Babacar Diagne de l’Ucad a axé sa communication sur « l’importance des données chiffrées tirées des comptoirs coloniaux », soulignant que les documents chiffrés occupent une place privilégiée dans les sciences sociales.

 

En présence d’une trentaine d’enseignants chercheurs européens et africains, il a laissé entendre que ces documents donnent aux chercheurs des instruments pour valider d’une certaine manière leur analyse et permettent, dans l’étude des phénomènes de longue durée, de dégager une tendance générale dans le comportement de la société.

 

Dr Babacar Diagne a fait savoir que l’administration coloniale française a laissé beaucoup de documents chiffrés qui permettent aux historiens d’avoir une masse d’informations leur offrant l’opportunité de tracer dans ses grands contours l’organisation administrative, économique et sociale de l’espace dans lequel la France a exercé son autorité.

 

A en croire M. Diagne, elle demande néanmoins une analyse pointue et critique pour en dégager la trame, les enjeux, les supports émotionnels et idéologiques en un mot l’histoire dan son sens le plus achevé.

 

Dr Diagne n’a pas manqué de rappeler que les documents chiffrés d’origine européenne sont apparus dans la Sénégambie vers le 15e siècle au moment où les premiers navigateurs jetaient leurs amarres sur nos cotes.  Ils appréciaient les distances entre les fleuves de l’intérieur et la cote, dans la perspective d’échanges avec le cœur du continent, les distances nautiques pour situer sur la carte les différents points de relâche.

 

Dr Soufianou Moussa, ressortissant nigérien, démographe et économètre, a animé la conférence inaugurale de ces deuxièmes journées académiques. Il s’est appesanti ainsi sur les chiffres dans les sciences sociales (quelques courants Pro ou Contre), précisant que les théories sur l’usage des chiffres dans les sciences sociales sont variées et évoluent au fil du temps.

Les Courants théoriques plutôt favorables aux chiffres en sciences sociales, (le Positivisme, le structuralisme, le constructivisme, etc) et les Courants théoriques défavorables aux chiffres en sciences sociales (l’interprétativisme, la critique sociale, la phénoménologie, etc), figurent en bonne place dans sa brillante communication

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Mbagnick Kharachi Diagne (Journaliste Consultant)



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