La 33ème édition du festival de jazz de Saint-Louis a coïncidé miraculeusement avec l’inauguration de la Galerie Villa Ndar de l’Institut français du Sénégal à Saint-Louis entièrement réhabilitée.
Des festivaliers comme Emmanuel Stéphane Rateau et son épouse Brigitte Degatier ont mis à profit leur séjour dans l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (Aof) pour admirer et bien apprécier les belles œuvres d’art visuel et numérique accrochées aux cimaises de cet ancien entrepôt qui a fait peau neuve.
« Ce n’est pas la première fois que nous visitons cette galerie, mais il faut reconnaître que cette réhabilitation va inciter davantage les visiteurs à la fréquenter régulièrement, c’est la raison pour laquelle, nous félicitons vivement les responsables de l’Institut français du Sénégal pour les efforts constants et louables qu’ils ont déployés en vue de rénover cet espace bien aménagé pour les artistes plasticiens, les sculpteurs, etc. ».
<span;>Selon Victor Faye, Coordonnateur de la Résidence « Villa Ndar » de l’Institut français de Saint-Louis, l’inauguration de cette galerie dans ce contexte éminemment culturel « nous permet de convier les festivaliers, les visiteurs de la ville et les populations de cette ville tricentenaire à célébrer ensemble cet événement que nous attendions avec impatience ».
C’est l’occasion, a-t-il précisé, de découvrir le projet Ëllëg, une exposition immersive et sensible imaginée par Anaël Alaoui-Fdili et par le talentueux photographe de Saint-Louis, Noreyni Seck.
À travers des installations numériques et visuelles, a-t-il poursuivi, et dans un esprit de partage d’émotions, « Ëllëg explore les thèmes de la mémoire, de la transmission, de l’amour et des liens humains, dans ce magnifique espace dédié à l’art, à la création et aux rencontres ».
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Le projet Ëllëg dans tous ses états
Laurent Viguié Directeur de l’Institut français du Sénégal, a saisi cette occasion pour s’adresser aux visiteurs en ces termes : « Nous sommes très heureux de vous accueillir aujourd’hui dans ce nouvel espace qu’est la Galerie. Votre présence témoigne de votre profond attachement à Saint-Louis, à la culture, et plus particulièrement à la création artistique. Ce nouvel outil est une grande fierté non seulement pour l’Institut français du Sénégal, mais aussi pour toute la ville de Saint-Louis. Nous espérons que cet espace deviendra un lieu d’échange et de découverte privilégié pour les artistes et les amateurs d’art de la région et au-delà ».
Cette Galerie, souligne-t-il, est une extension de la Villa Saint-Louis Ndar, un lieu conçu principalement pour accueillir la création contemporaine. Elle a pour vocation de proposer des actions de médiation pour le public, de soutenir la recherche artistique et de favoriser les échanges entre les artistes en résidence et divers publics. Elle a une triple ambition : soutenir activement la création, encourager la rencontre entre les œuvres et les publics, et dynamiser l’écosystème de l’art contemporain à Saint-Louis.
Selon M. Viguié, « la Galerie crée pour la population saint-louisienne des occasions privilégiées de rencontrer les artistes, de se familiariser avec leurs démarches créatives, et de découvrir ainsi la diversité des univers et pratiques artistiques, des œuvres contemporaines, et des métiers liés au monde de l’art. Ce nouvel aménagement de l’espace pensé par l’architecte Adriano Redondo et réalisé par l’entrepreneur Issa Tandjigora, répond à la problématique de l’adaptabilité, la flexibilité et la connectivité nécessaires pour accueillir une grande diversité de projets de création artistique, qu’ils soient plastiques, visuels, sonores ou numériques ».
A en croire Laurent Viguié, cette Galerie devient ainsi un véritable outil pour créer et diffuser les œuvres auprès de différents publics, mais surtout pour imaginer de nouvelles formes de sensibilisation à la création actuelle. En parallèle de sa mission de production et d’exposition, elle propose un programme riche en éducation artistique, en étroite collaboration avec les acteurs culturels locaux de la région de Saint-Louis.
Il a fait savoir que, sous l’impulsion de la Villa et sa collection qui s’enrichit au fil des résidences, la Galerie entend jouer un rôle actif sur le territoire, en explorant les liens entre patrimoines, art et artisanat. Et cela en créant de nouvelles opportunités de collaboration et de co-construction avec des structures culturelles, sociales, éducatives et patrimoniales.
<span;>L’équipe de l’Institut français du Sénégal, a-t-il fait remarquer, « pour donner corps à ces missions de la galerie Villa Ndar a choisi de l’inaugurer avec une exposition fruit de la résidence artistique d’Anaël Alaoui-Fdili qui a passé deux mois à la Villa Saint-Louis Ndar. L’exposition condense en elle-même les thèmes centraux qui définissent les différentes missions de notre galerie ».
Une perspective sur notre manière d’appréhender le futur
Intitulée « Ëllëg », a-t-il poursuivi, un mot qui signifie « demain », « le futur » ou « l’avenir » en wolof, cette exposition ouvre une perspective sur notre manière d’appréhender le futur, tout en abordant les problèmes sociaux actuels et notre relation aux passés. C’est une véritable invitation à imaginer un avenir optimiste et prometteur, afin de le faire exister en tant qu’idée et de se donner ainsi le pouvoir façonner le réel.
Dans ce processus créatif, a-t-il indiqué, l’artiste accorde une importance capitale au patrimoine, qu’elle considère comme un catalyseur d’une pensée régénératrice pour les générations qui en héritent. C’est pour cela que le projet se nourrit de la science-fiction, de l’art et de la mémoire. Anaël a recours à la fiction comme un instrument d’émancipation qui donne la possibilité d’appréhender le futur et d’entamer sa construction dès aujourd’hui. Et d’un autre côté elle met en avant l’amitié et les imaginaires collectifs pour nous rappeler ce qui est essentiel pour l’avenir de l’humanité.
En effet, de l’avis de Laurent Viguié, ce projet est une histoire d’amitié entre des personnes issues de diverses cultures, qui mettent en commun leurs legs fondateurs pour bâtir ensemble « Ëllëg ». L’exposition est d’ailleurs une collaboration entre Anaël et Noreyni Seck, qui s’est enrichi de la participation de plusieurs autres artistes sénégalais, marocains, guyanais et français. Leurs œuvres explorent divers médiums tels que le numérique, la sculpture, la peinture et le son. Les nouvelles technologies numériques ne sont ici que des outils qui permettent de donner corps à des récits mythiques, des concepts anthropologiques ou des utopies ou espérances de demain.
L’exposition « Ëllëg » d’Anaël Alaoui-Fdili et de Noreyni Seck est visible à la Galerie Villa Ndar jusqu’au 05 juillet 2025.
Mbagnick Kharachi Diagne





