Enrichissement du riz en micronutriments au Sénégal

Enrichissement du riz en micronutriments au Sénégal

Le Pam lance un projet pilote à Saint-Louis.

Une forte délégation du Programme alimentaire mondiale, conduite par Olivier Flament, Directeur Adjoint et chef des programmes Pam, a lancé officiellement jeudi 11 mai 2023, dans la capitale du Nord, le projet pilote d’enrichissement du riz en micronutriments au Sénégal.

En présence de Modou Mamoune Diop, Adjoint au Gouverneur chargé du développement, Mme Fatiha Terki, Directrice et Représentante Permanente du Pam, est intervenue en ligne pour rappeler que les  carences en micronutriments affectent plus de deux milliards de personnes dans le monde, et sont particulièrement répandues dans les pays en développement.

Au Sénégal, a-t-elle précisé, les femmes en âge de procréer et les enfants de moins de 5 ans sont particulièrement touchés par cette problématique qui entrave la croissance physique, le développement cognitif et augmente les taux de morbidité et de mortalité.  

Selon Mme Fatiha Terki, la fortification des aliments reste l’une des stratégies les plus efficaces permettant de lutter contre les carences en micronutriments, que l’on appelle aussi la « faim » cachée. 

C’est ainsi que, pour bâtir sur l’expérience des politiques de fortification du sel, de la farine et de l’huile déjà en place et continuer à œuvrer à l’amélioration de la situation nutritionnelle de la population, « le riz constitue une des options envisagées par le Sénégal comme nouveau véhicule de fortification alimentaire, puisqu’il est la denrée la plus consommée au Sénégal, par tous les sous-groupes de population, y compris les plus vulnérables ».  

Ces dernières années, a-t-elle poursuivi, le Sénégal a déployé d’importants efforts dans l’amélioration de la nutrition des populations, avec notamment la conduite du programme de renforcement de la nutrition PRN, la révision de la politique nationale de développement de la nutrition, l’élaboration du plan stratégique multisectoriel de la nutrition, le deuxième plan stratégique du Comité Sénégalais pour la Fortification des Aliments en Micronutriments (Cosfam) et la validation d’une feuille de route pour l’enrichissement du riz au Sénégal. 

Conformément à son mandat d’appui au gouvernement, a-t-elle souligné, le Pam et ses partenaires techniques ont décidé de conjuguer davantage leurs approches pour l’atteinte de l’objectif de développement durable n° 2 « Faim Zéro » à l’horizon 2030, tel que recommandé par la revue stratégique nationale pour l’éradication totale de la faim au Sénégal. C’est dans ce contexte que le Pam, en collaboration avec Nutrition International (NI) et le Comité Sénégalais pour la Fortification des Aliments en Micronutriments (COSFAM) avait permis d’aboutir en 2019 à l’élaboration et à la validation d’une feuille de route pour l’enrichissement du riz en micronutriments.

Mme Aminata Ndoye, Secrétaire exécutif du Conseil national de développement de la nutrition, a rendu un vibrant hommage à Mme Fatiha Terki et à toute son équipe pour le pilotage inclusif de la mise en œuvre de cette importante initiative qui constitue une contribution majeure dans la lutte contre les carences en micronutriments dans notre pays

Au Sénégal, a fait savoir Mme Aminata Diop Ndoye, la situation nutritionnelle est toujours caractérisée par la persistance des carences en micronutriments notamment la carence en iode, en vitamine A et en fer. Cette dernière constitue depuis plusieurs années un problème de santé publique. Les données dont nous disposons actuellement concernant ces carences, montrent que la prévalence de l’anémie chez les femmes en âge de procréer et chez les enfants de moins de cinq ans, dépassent les seuils critiques. Certes, les efforts consentis avec l’appui de nos partenaires ont permis de noter de légères baisses, toutefois le niveau actuel est toujours très en deçà des objectifs visés.

Face à cette situation fort préjudiciable à la santé des populations et au développement socio-économique du pays, le gouvernement du Sénégal a été amené à asseoir des stratégies de grande envergure en vue de réduire considérablement les carences en micronutriments et leurs effets négatifs sur le capital humain de notre pays.
L’enrichissement du riz, a-t-elle martelé, constitue une étape charnière de la mise en œuvre de la feuille de route du Sénégal mais aussi, une opportunité pour améliorer le statut nutritionnel des cibles les plus vulnérables à la malnutrition et la situation des indicateurs portant sur les carences en micronutriments et plus globalement ceux inscrite dans la Politique Nationale de Développement de la Nutrition à l’horizon 2025.

A cet effet, nous devrons nous assurer que cette phase pilote que nous lançons à Saint-Louis serait une étape importante à l’issue de laquelle des décisions majeures devront être prises, d’où la nécessité d’avoir une autre feuille de route qui accompagnerait la mise en œuvre du pilote.

La feuille de route pourrait intégrer la documentation du processus, une situation de référence pour pouvoir évaluer les impacts sur la nutrition des apprenants, la mise en œuvre du plan de communication sur la stratégie d’enrichissement dans sa globalité, l’évaluation des couts d’une telle approche pour les familles mais aussi en termes d’investissement pour les rizeries, etc.                                                             Mbagnick Kharachi



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