Le célèbre musicien malien, Salif Keïta, a été désigné conseiller auprès du chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, selon un décret publié le lundi soir. L’artiste fait partie d’un groupe de cinq personnes nommées « conseillers spéciaux » par le chef de l’État malien, ainsi que l’énonce le décret daté du 11 août. Toutefois, le texte n’explicite pas la nature exacte du rôle qui sera attribué à Salif Keïta. Connu en tant que figure emblématique de l’afropop et de la World Music, Salif Keïta, âgé de 73 ans, se démarque également par son engagement politique et, depuis l’avènement des colonels au pouvoir à la suite d’un coup d’État en 2020, par son soutien à la junte.
Sa nomination survient une semaine après qu’il a annoncé sa démission d’une assemblée mise en place par les militaires, qui agissait en tant qu’organe législatif. Dans sa lettre de démission lue devant l’assemblée, il affirmait : « Je demeurerai toujours un ami incontesté des forces armées de mon pays. » M. Keïta a publiquement exprimé son adhésion au discours de souveraineté des autorités et il y a quelques mois, il avait ouvertement réclamé le départ de la mission des Casques bleus de l’ONU (Minusma), ce qui a depuis été officiellement annoncé par le Conseil de sécurité des Nations unies. Depuis 2012, le Mali est en proie à une expansion djihadiste et à une profonde crise multidimensionnelle. Les violences, initialement localisées dans le nord du pays, se sont étendues au centre du pays ainsi qu’aux pays voisins que sont le Burkina Faso et le Niger.
